[Test] – The King of Fighters 15 – Poing de feu et Coude de Foudre

Testé sur la version Playstation 5 du jeu.

Le nouvel opus d’un des plus gros piliers des jeux de baston est enfin disponible. SNK nous a bien tenu en haleine sur The King of Fighters 15 avec une révélation de personnage par semaine depuis de nombreux mois. Autant dire que le studio nippon avait autant hâte de sortir leur nouveau jeu que les joueurs d’y jouer.

La communauté l’attendait au tournant après un 14ème opus qui n’avait pas fait l’unanimité auprès des joueurs. C’est donc sous le signe de l’Espoir que SNK nous propose ce nouveau jeu avec un roster de base à 39 personnages ainsi qu’un design global revisité.

Borné de l’Arcade

6 ans après l’opus KOF 14, qu’il est bon de pouvoir remettre la dose sur un nouvel opus riche en couleurs. D’ailleurs, les joueurs adeptes de cette licence ne seront (vraiment) pas perdus.

Dans l’ensemble, le gameplay est très similaire à son prédécesseur à ceci près que plusieurs techniques connues ont été (un peu) revisitées. C’est ce qui fait sa force comme sa faiblesse : la jouabilité est très efficace et jouissive, comme elle l’était déjà avant. Ici, il n y a aucune prise de risque de la part de SNK, en essayant de ne jamais s’écarter du style qui lui est propre.

En effet, les timings des attaques, la précision nécessaire pour les combos ou encore la réalisation des techniques sont quasi-identiques avec ce que l’on connait déjà de cette série. Attention : cette notion est retrouvée dans la (presque) totalité des jeux de baston, mais un peu de nouveautés ne ferait pas de mal, surtout pour un jeu de niche qui aura probablement du mal à acquérir de nouveaux joueurs. L’ajout de l’auto-combo dans KOF 14 n’avait déjà pas été suffisant pour un plus grand public, si toutefois c’est ce qu’ils recherchent.

Deux styles de combat sont disponibles : le 3 contre 3 et le 1 contre 1. Comme il n y a pas d’assists dans le jeu, choisir le 3 contre 3 est généralement le choix des joueurs, pour le simple fait d’avoir un combat plus long et diversifié.

Les personnages jouables sont au nombre de 39, et des DLCs sont déjà prévus. Cela signifie que de nombreux styles de combat sont représentés et les joueurs n’auront qu’a piocher ce que bon leur semble afin de constituer leur équipe. Avec un choix pareil, il n y a vraiment pas de quoi rougir quand on voit ce que la concurrence peut parfois proposer.

Benimaru, tu brilles

Les graphismes de The King of Fighters 15 ont fait parler d’eux lors des différentes phases d’annonces. Il est vrai que les trailers ne laissaient pas vraiment rêveurs, et tout le monde appréhendait ce facteur. En fait, c’est plutôt beau ! Certes, la pâte graphique peut ne pas plaire à tout le monde, c’est une certitude. Cependant, une fois en mouvement, manette en main, c’est plus qu’honnête.

Mention spéciale aux sprites des différentes attaques et techniques qui sont concrètement réussies sur la plupart des personnages. Notamment Shunhei, Athena ou encore Kukri dont les effets de certaines compétences sont très propres, et cela donnerait presque envie de spammer ces mêmes attaques (presque).

Musicalement, on est sur du bon rock progressif avec une production chiadée qui reflète comme il faut l’atmosphère guerrière du tournoi King of Fighters. Jamais dans le surplus, elle reste dans l’ensemble bien dosée.

Les divers stages manquent tout de même de vie. Bien que correctement réalisés, il n y a que très peu de mouvements. On fera plus vite de cliquer sur ‘Aléatoire’ au moment du choix de ces derniers.

La compétition, et c’est TOUT !

Une faiblesse, tout de même. Le contenu solo du jeu laisse vraiment à désirer : un mode Histoire, un mode Arcade… et c’est à peu près tout.

Pour ce qui est du mode Histoire, il s’agit d’une suite de combat parsemée de quelques cinématiques de dialogues entre différents personnages (en somme agréables, soit), avec un gros boss à la fin assez corsé. Une fois terminé, il y a assez peu d’intérêts à le réessayer.

Le mode Arcade quant à lui, n’est rien d’autre que le mode Histoire sans cinématique. Cela reste un bon moyen de se chauffer les doigts avant de partir se battre en ligne.

Par contre, tout a été pensé pour le bien-être du joueur compétitif. Des matches classés, amicaux, des salles privées et même un mode Entraînement en ligne sont de la partie. Pour le coup, c’est une véritable lettre d’amour à la compétition et on comprend vraiment le but premier du jeu, qui est probablement d’être sur la Mainstage de l’EVO pendant au moins les 5 prochaines années !

Le Rollback Netcode est évidemment très appréciable. Les sessions en ligne sont fluides, (en Ethernet, en tout cas) avec des serveurs stables. Quand bien même cela reste une base pour un jeu de combat, surtout qui se veut à 90% axé sur les matches en ligne, il est toujours bon de rappeler que cette fonctionnalité DOIT devenir la norme du Versus. Merci, SNK.

Malgré tout, The King of Fighters 15 propose des tutoriels pour les nouveaux joueurs. Il s’agit d’une démonstration de chaque attaque, défense, technique et autre Guard Cancel Max. Ce qui mène ensuite (logiquement) au mode Mission, qui permet de travailler certains combos prédéfinis par les développeurs.

Environ 5 enchaînements par personnage, c’est suffisant pour comprendre les timings strictes nécessaires afin de connecter une attaque avec une autre, mais peut-être un goût de trop peu pour approfondir toutes les notions que ce jeu propose. S’il s’agit du premier King of Fighters d’un joueur, un guide extérieur sera probablement nécessaire si toutefois le but est de gravir les échelons dans les matches classés.

Verdict

‘Efficacité’. Voici ce que représente The King of Fighters 15 avec son roster conséquent et son gameplay bien chiadé. Sans prise de risque aucune, la sauce KOF de SNK est toujours aussi bien dosée. On comprend très vite que le jeu est là pour la scène compétitive, et RIEN d’autre.

Le contenu solo est cependant assez pauvre. Dommage, lorsqu’on voit de l’originalité chez les concurrents avec par exemple la Krypte de MK11. C’est la faiblesse du titre, qui a préféré rester sur ses acquis en terme de jouabilité et n’a pas osé créer du contenu plus original.

Dans l’ensemble, les fans de la licence (et du jeu de combat en général) y trouveront leurs comptes avec un nouvel opus a doser pendant des heures et des heures. Les nouveaux joueurs, quant à eux, auront peut-être plus de mal à passer du temps dessus.